10.2.09

Fin avril 1999, les travailleurs d'un atelier protégé pour personnes à besoins spécifiques m'avaient demandé d'exposer quelques oeuvres avec celles d'un collectif d'artistes à l'occasion d'un colloque sur la férocité du travail social.
L'exposition devait bénéficier de cimaises étranges, d'anciennes écuries d'un charbonnage réaffecté en site culturel qui devait devenir quelques années plus tard le musée d'art contemporain de la Communauté française.
L'endroit était spacieux et superbe et les organisateurs m'avaient gentiment cédé une salle entière. L'espace disponible permettait de présenter au public sept à huit tableaux et quelques sculptures. Persistait un problème d'éclairage. En effet, les architectes chargés de la modification du site avaient camouflé par esthétique les projecteurs dans le sol et par conséquent, les puissants faisceaux lumineux frisaient de bas en haut sur les murs de briques des écuries, l'effet était grandiose et mettait en valeur la splendide architecture voûtée des locaux, mais éclairaient fort mal les peintures.
Mes travaux réclamaient plutôt un éclairage direct. Toutefois, cette atmosphère à demi-feutrée engendra l'idée d'ajouter à mes tableaux, un dessin sur bois. L'ambiance du clair-obscur allait me permettre, grâce à ce dessin, une petite expérience amusante sur les futurs visiteurs.