Rochez comprend instinctivement l'impact affectif du langage des valeurs et des matières qu'il utilise pour peindre. Dans ses recherches sur l'intemporalité, il crée ici dans sa composition une atmosphère statique: les personnages, les objets, même le tank semblent figés dans le temps comme une menace.
Le peintre fait appel au sentiment et à l'émotion, non à l'anecdote.
L'oeil et l'imagination en alerte, Jean-Marie Rochez adore jouer avec l'espace, dix-sept portes en tous genres récupérées ça et là servent de support à son oeuvre, et c'est sur ce fond anarchique de portes pleines, vitrées, anciennes, modernes qu'il compose son manifeste.
Rochez a toujours troublé l'ordre établi en matière d'art, il déconcerte.
Malgré sa masse imposante, le redoutable tank figé dans l'espace, sujet central, évocation par excellence de la guerre est exprimé dans son oeuvre comme un jouet de papier.
Il est insignifiant, ce n'est qu'un symbole de pouvoir artificiel qui signifie que le pouvoir des armes ne peut vaincre l'homme et son idéal.